Travail décent pour une meilleure protection sociale
Un travail décent et à part entière procure un revenu et une stabilité sociale et financière. Un revenu permet aux personnes de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, ce qui les rend moins dépendantes de l’aide sociale ou d’autres formes d’appui. En d’autres termes, une personne qui travaille est moins vulnérable qu’une qui ne travaille pas.
Selon l’Organisation internationale du Travail, un emploi décent est « un travail productif et offrant un revenu équitable, la sécurité sur le lieu de travail et la protection sociale des familles ; de meilleures perspectives de développement personnel et d’intégration sociale ; la liberté pour les gens d’exprimer leurs préoccupations, de s’organiser et de participer aux décisions qui affectent leur vie ; et l’égalité des chances et de traitement pour toutes les femmes et tous les hommes. »
Emplois – Droits – Protection – Dialogue
Le travail d’Enabel dans ses projets s’articule autour de quatre axes en vue de parvenir à un travail décent pour toutes et tous.
Il en va avant tout de la création d’emplois. Pour ce faire, Enabel se concentre sur les petites et moyennes entreprises tout en travaillant sur l’ensemble du secteur (filière) auquel elles appartiennent. Au moyen de formations et du recyclage, les demandeurs et demandeuses d’emploi sont préparé·es au marché du travail. Et nous accompagnons les services de l’emploi afin qu’ils fonctionnent plus efficacement et répondent au mieux aux besoins du marché du travail.
Les droits des travailleurs et travailleuses constituent un deuxième point d’attention. Enabel collabore au cadre réglementaire des pays partenaires et consolide les services concernés, tels que l’inspection du travail, par exemple.
Le troisième pilier de l’action est la protection sociale des travailleur·euses (vulnérables). Des campagnes de sensibilisation et des formations permettent de leur faire prendre conscience de l’importance et des avantages d’une assurance maladie.
Enfin, la promotion du dialogue social constitue un quatrième pilier majeur de notre action. Souligner l’importance de ce dialogue, impliquer les parties concernées et créer les conditions dans lesquelles ce dialogue peut être établi, ce sont là les aspects les plus significatifs de notre travail.
Partenaires nationaux et internationaux
Enabel collabore avec toute une série de partenaires d’horizons divers, disposant tous d’une expertise particulière dans les différents aspects du travail décent et de la protection sociale : il s’agit d’organisations internationales telles que l’OIT, la CAE (Communauté d’Afrique de l’Est), de syndicats et de mutuelles, de services de l’emploi, d’universités et de centres de recherche.
Groupe cible : 2 millions de personnes
Le programme thématique « Travail décent et protection sociale » de la coopération internationale belge s’étend sur cinq ans et couvre trois pays : la RD Congo, le Rwanda et l’Ouganda. Chacun de ces pays compte un projet s’adressant aux jeunes et aux femmes âgé·es de 16 à 30 ans.
En résumé, il vise à informer plus de 2 millions de personnes sur les normes du travail et les droits des travailleur·euses, ainsi que sur la protection sociale. 60.000 personnes bénéficieront d’une meilleure protection sociale et 30.000 verront leurs droits au travail renforcés. 20.000 jeunes seront pour leur part épaulé·es afin de décrocher un emploi à part entière. Des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail, une meilleure protection sociale, des services publics plus performants. Et le fait qu’il y ait des projets en cours dans trois pays permet un échange précieux d’expériences qui peut s’avérer une source d’inspiration, même pendant la mise en œuvre du projet, pour contourner les difficultés et mieux exploiter encore les opportunités.
En RD Congo, nous coopérons entre autres avec l’organisation patronale Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et l’Office national de l’emploi (ONEM). Les activités à Kinshasa, Kolwezi et Lubumbashi se concentrent sur les femmes et les jeunes, dans l’agriculture, le travail domestique, les services de taxi et l’exploitation minière informelle (cobalt).
En Ouganda, dans les régions de Rwenzori et d’Albertine à l’ouest du pays, l’accent est mis sur l’agriculture, le café et le cacao étant les principaux produits d’exportation. Une attention toute particulière est également accordée au tourisme, qui a régressé de 60 % en raison de la crise du COVID, ainsi qu’à l’économie verte, soit des secteurs à fort potentiel de croissance.
Enfin, au Rwanda (Kigali, Rubavu, Karongi, Rusizi, Nyamasheke), ce sont les secteurs de l’exploitation minière, de la construction et du commerce qui ont été choisis. Ce sont là certes des secteurs à potentiel de croissance, mais où les conditions de travail pourraient être améliorées (contrats, santé et sécurité au travail, rémunération équitable, représentation des travailleurs et travailleuses, sécurité sociale, etc.). L’amélioration des relations entre employeurs et employé·es passent notamment par des conventions collectives de travail.