Commerce équitable : les Belges tiennent toujours plus compte du prix dans leurs choix de consommation
Ce sont la hausse des prix et le pouvoir d’achat qui préoccupent avant tout les Belges. Plus de 8 personnes sur 10 modifient leur mode de consommation suite aux crises successives. Le prix d’un produit est le principal frein à une consommation plus responsable, ce qui n’empêche pas le commerce équitable de tirer son épingle du jeu. Les Belges estiment important de pouvoir acheter des produits équitables, et la consommation moyenne par habitant a de nouveau connu une hausse en 2022.
C’est ce qui ressort de l’enquête publiée par le Trade for Development Centre d’Enabel à l’occasion de la Semaine du commerce équitable [1]. Celle-ci débutera le 4 octobre et sera entièrement axée sur les jeunes.
Préoccupé·es par la hausse des prix, les Belges adaptent leur mode de consommation
En 2023, les principales préoccupations des Belges sont la hausse des prix de l’énergie et des matières premières (85 %), ainsi que le pouvoir d’achat (83 %). La santé complète ce trio. Pour 73 % des Belges, le changement climatique est, lui aussi, une source de préoccupation.
Les crises successives impactent le comportement d’achat de 8 Belges sur 10. Pour plus de la moitié d’entre eux, ces adaptations sont d’ordre économique. Par exemple, lors de l’achat de denrées alimentaires, le prix joue un rôle pour 60 % des Belges contre 37 % seulement l’année précédente. Les consommateurs et consommatrices optent essentiellement pour des produits moins chers, qui durent plus longtemps, ou alors ils et elles réduisent leur consommation.
Consommation responsable
Aux yeux des Belges, consommation responsable rime le plus souvent avec recyclage, achat de produits saisonniers et locaux, production réduite d’emballages et de déchets ou tout simplement diminution de la consommation.
« L’achat de produits équitables » décroche une honorable huitième place dans une liste qui compte 20 propositions, devant d’autres initiatives (écologiques) comme l’achat d’une voiture électrique ou hybride, ou encore le fait de prendre l’avion moins souvent.
Pour la majorité des Belges, et principalement les plus âgés, ce sont les consommateurs eux-mêmes et l’État ou autres pouvoirs publics qui sont les acteurs les plus importants pour promouvoir le développement de comportements de consommation responsable.
Les Belges sont aussi favorables à une législation contraignant les entreprises à prendre en compte l’humain et l’environnement. Moins de 50 % des personnes interrogées sont d’avis que les entreprises prennent pour l’heure suffisamment leurs responsabilités à ce niveau.
Les produits équitables sont importants et de plus en plus consommés
Si les produits locaux et bios sont certes les plus connus des Belges, les produits équitables obtiennent eux aussi un très bon score (90 %). Un produit équitable est avant tout associé à des aspects sociaux : paiement correct des producteurs et productrices, respect des droits humains et création de meilleures conditions de vie pour les petit·es producteur·rices. Les produits équitables sont toutefois perçus comme chers.
Pourtant, les Belges estiment important de pouvoir acheter des produits équitables : plébiscités à 62 %, ces produits se classent en deuxième position, juste derrière les produits locaux. Cela se reflète également dans les chiffres de consommation : en 2022, les Belges ont dépensé en moyenne 34 euro pour des produits équitables, contre 29 euro [2] l’année précédente.
La ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez, s’en félicite : « Un produit équitable est un produit qui respecte l’humain et l’environnement. Il est encourageant d’entendre que la majorité des Belges estime important de pouvoir acheter ce type de produits et que nous avons conscience que nous avons nous-mêmes un rôle à jouer dans la transition vers une consommation plus responsable. »
« En tant que consommateurs et consommatrices, nous avons le pouvoir de faire bouger les choses. Choisir chaque année davantage de produits équitables nous permet de contribuer à faire la différence ». Caroline Gennez, ministre de la Coopération au développement
La Semaine du commerce équitable cible les jeunes
À compter du 4 octobre, dix jours durant, les projecteurs sont braqués sur le commerce équitable. Cette année, la Semaine du commerce équitable est entièrement axée sur les jeunes.
Selon l’enquête sur la consommation responsable, ce sont eux en effet qui ont le plus besoin d’être guidés. L’absence d’obligation imposée constitue selon eux un frein à une consommation plus responsable. C’est pourquoi ils se tournent vers le gouvernement, les entreprises, les médias (sociaux) et les écoles, voire vers les consommateurs et les consommatrices, pour mettre ce type de consommation en pratique.
Grâce à un éventail d’activités taillées à leur mesure, les jeunes pourront découvrir, du 4 au 14 octobre, ce qu’est le commerce équitable et ce qu’il représente. Ateliers, création d’un film en stop-motion… il y en aura pour tous les goûts. Différentes activités feront la part belle à la mode équitable, une thématique étroitement liée à l’univers des jeunes. Ci-dessous, vous trouverez un petit aperçu de l’offre.
A Mons, le documentaire « Moins & Mieux, vers une société post-croissance » de Rino Noviello sera diffusé le 4 octobre à 20h au cinéma Plaza Arthouse. Un échange avec le réalisateur aura lieu après la diffusion.
Un défilé organisé par Fedasil aura lieu à l’arrivée du Randotourix à Rixensart le 8 octobre.
A Tenneville, vous pourrez découvrir la Slow Fashion avec un vide dressing ainsi qu’une exposition, le 13 octobre.
Toutes les activités peuvent être consultées sur le site www.semaineducommerceequitable.be/activiteiten.
[1] Tous les chiffres de ce communiqué de presse sont issus de l’enquête « Les Belges et la consommation responsable 2023 », sauf mention contraire. Les résultats complets de cette enquête seront disponibles sur www.tdc-enabel.be
[2] Le chiffre de la consommation moyenne est un calcul effectué par le Trade for Development Centre d’Enabel, sur base de chiffres communiqués par les différents acteurs belges du commerce équitable.