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11 août 2021
Panneaux solaires pour de l’eau potable
L’énergie renouvelable comme solution innovante
En République Démocratique du Congo, de nombreux ménages n’ont pas accès à l’eau potable, car l’approvisionnement en eau est inexistant. Mais comment résoudre ce problème lorsqu’il n’y a pas non plus d’électricité ? Enabel s’attaque à ce défi en collaborant avec des partenaires locaux.
La République Démocratique du Congo est un pays immense avec d’énormes défis logistiques. De grandes parties du pays sont dépourvues d’infrastructures de base telles que les routes, l’approvisionnement en eau potable et l’électricité. L’accessibilité difficile de certaines régions ne facilite pas la mise en place de ces infrastructures. Seuls 2 % de la population rurale ont accès à l’électricité, et cela ne va pas s’améliorer rapidement car l’électrification du pays est extrêmement lente.
De plus, 75 % de la population n’a pas accès à l’eau potable, et ce dans un pays qui dispose d’un immense potentiel de ressources en eau. Le pays est classé 46e sur 54 pays d’Afrique en termes d’accès à l’eau potable.
Dans un pays où sévissent de nombreuses épidémies telle qu’Ebola, le cholera et la Covid-19, il est essentiel d’améliorer la distribution d’eau potable.
C’est dans ce contexte qu’Enabel, à travers son programme eau, vise à assurer l’accès à l’eau potable pour 600 000 personnes dans trois provinces différentes.
Mais sans électricité, il n’y a pas d’eau potable…
Un parc photovoltaïque pour générer de l’eau
Dans les provinces du Kasaï oriental et du Maniema, où l’approvisionnement en électricité est également problématique, Enabel travaille en partenariat avec les autorités locales pour fournir de l’eau potable à quelque 480 000 personnes en utilisant l’énergie photovoltaïque.
Pour pomper l’eau potable du sous-sol vers les châteaux d’eau, il faut de l’énergie. Comme les réseaux électriques sont pratiquement inexistants et que les générateurs coûtent cher en carburant, l’agence a décidé de se tourner vers l’énergie solaire.
Des parcs solaires d’une puissance de 44 kWc fournissent, durant la journée, l’énergie nécessaire pour amener l’eau jusqu’aux châteaux d’eau. Le dispositif est sans batterie, le réservoir assurant un rôle de stockage d’énergie, mais il demeure hybride avec, en secours, un groupe électrogène pour les périodes de forte consommation et/ou de manque d’ensoleillement.
Le système basé sur l’énergie renouvelable a pour but de diminuer les coûts et rendre l’eau potable plus abordable pour tous.
Lucas Cornet – Ingénieur Chef de projet
Chaque jour, ce sont en moyenne entre 100 m³ et 250 m³ d’eau qui sont pompés par réseau d’eau.
La pompe se met en marche dès que le soleil est assez haut, en général vers 9 ou 10 h. Elle fonctionne jusqu’à 15 ou 16 h selon la saison. Le pompage est progressif, en fonction de l’énergie disponible. Le débit d’eau pompée est proportionnel au rayonnement solaire.
Grâce à ce système, les châteaux d’eau placés à une altitude suffisante assurent une distribution gravitaire jusqu’aux bornes-fontaines et aux quelques branchements privés. Pour assurer un contrôle qualité, l’eau est purifiée à l’aide de chlore produit localement par les associations d’usagers des réseaux d’eau potable (ASUREP), au moyen de petits dispositifs assurant l’hydrolyse du sel de cuisine acheté en vrac au marché, le tout encore alimenté par énergie solaire.
La concentration de chlore est ajustée en temps réel par une pompe doseuse, en fonction du débit d’eau entrant. Les petites pompes doseuses sont également alimentées par le dispositif d’énergie photovoltaïque.
Le prix de l’eau
L’eau potable reste chère pour les ménages congolais, dont le pouvoir d’achat moyen est inférieur à deux dollars par jour. Mais en investissant dans des systèmes d’énergie renouvelable bien conçus, le prix de l’eau peut être réduit d’environ 25 à 40% par rapport au pompage thermique par des générateurs. Ainsi, l’eau deviendra progressivement accessible et abordable pour tous !